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coocooner son bébé
11 septembre 2010

Les conséquences du non-maternage

coeur_bris_

Le résultat de la culture de séparation, particulièrement développée en France, c'est un nombre croissant de mères qui font des dépressions du post-partum (dans les mois qui suivent la naissance), des jeunes mamans qui sont perdues au milieu de tous les conseils contradictoires qui leur sont délivrés de tous côtés par la famille, les relations, les médias ; des femmes tiraillées entre leur instinct maternel qui les incite à materner et l'entourage familial et social qui prône la séparation et la "mise au pas" du bébé.

Mais les conséquences de l'absence de maternage ce sont surtout des enfants pas du tout ou très peu allaités, peu portés, qui ont bénéficié de très peu de contacts peau-à-peau, qui sont sommés de s'endormir seuls, dans une pièce à part, parfois en pleurant, et qui, pour finir sont confiés durant de longues journées à des personnes qui leur sont étrangères à l'âge de 10 semaines selon le congé de maternité français.

L'absence d'allaitement (et l'allaitement court) a de très nombreuses répercussions en terme de santé physique, pour les enfants mais aussi pour leurs mères, et des conséquences financières importantes pour les familles et les sociétés.
Mais les conséquences majeures du non-maternage sont psychologiques. Elles se retrouvent tout au long de la vie avec des relations parents-enfants difficiles, une forte croissance du recours au soutien psychologique pour les enfants, l'augmentation des dépressions, des suicides et des comportements toxicomaniaques des adolescents, et plus généralement l'accroissement de la violence de la société, dont les racines sont à chercher dans un développement bancal de la capacité d'aimer de nos enfants. En effet, en l'absence de maternage, et de prise en compte de leurs besoins et de leur rythmes, les enfants ressentent une carence affective à un âge précoce où ils n'ont pas les ressources nécessaires pour le comprendre et l'accepter. Ce qui est bien logique, puisque c'est justement dans la petite enfance que se fabrique la sécurité affective, qui est le socle de toute la construction de l'individualité. Un sentiment profond de frustration s'inscrit alors en l'enfant non materné. Cette frustration qui influence le comportement à tout moment est tout à fait visible dans les relations entre enfants au square ou à l'école, incapables de prêter, de demander sans prendre de force, de faire preuve d'empathie au lieu de moquerie. Cette frustration se retrouve aussi dans les relations parents-enfants qui sont entâchées d'un besoin permanent de l'enfant de vérifier l'amour de ses parents, d'autant plus s'il ne reçoit que colère et punition en retour de ses provocations. Enfin, cette frustration se retrouve chez l'adulte, jamais satisfait de son sort, de plus en plus prêt à tout pour "réussir", de plus en plus individualiste, égoïste et indifférent à la souffrance d'autrui, de plus en plus infantile et irresponsable.

MEFAITS DE L'ABSENCE DE MATERNAGE

En ce qui concerne la fréquence des tétées et leur impact sur la liberté de la mère, la boulimie, l'anorexie ou quoi que ce soit du même ordre, et sans vouloir prendre parti (chacun fait du mieux qu'il peut en fonction de son vécu et de sa situation personnelle), il semble fort que ce genre de question soit essentiellement en rapport avec notre culture et notre mentalité occidentale.

Dans de nombreux pays, l'enfant vit en permanence contre sa mère. Des anthropologues ont étudié les différences dans le maternage des enfants en fonction des cultures et des pays. Les mères vivant dans de nombreux pays sont scandalisées lorsqu'on leur parle des habitudes chez nous concernant les enfants (bébé nourri à heure fixe, devant dormir dans un berceau...). Et elles n'arrivent pas à comprendre pourquoi les mères occidentales considèrent qu'avoir leur enfant en permanence contre elles est un esclavage ; pour elles, cela constitue un plaisir, non une charge. Le bébé africain porté dans une écharpe apprend très vite à "se servir" tout seul. Des études ont relevé des fréquences de tétées de 50 à 60 par 24 heures (sans même que cela réveille la mère pendant la nuit) ; d'autres ont retrouvé des fréquences de 20 à 30 tétées par jour chez les enfants entre 1 et 2 ans. Dans ces pays, les mères ne se posent pas de questions sur le rôle exact du sein. Et je ne suis pas sûre que les gens vivant dans ces pays ont plus de problèmes psychologiques que nous.

Dr Françoise Railhet

 

Le résultat de nos croyances est une culture qui ne sait plus s'occuper normalement de ses enfants, une culture caractérisée par la perte des relations interpersonnelles chaleureuses et riches en contacts physiques. Une culture qui considère les soins à donner aux enfants comme une corvée.

M Commons et P Miller. Professeurs de psychiatrie à l'Ecole de psychiatrie de Harvard. Hardward Gazette, Fév 99.

Le non respect des besoins du bébé peut induire à long terme des troubles de la personnalité. En effet, on a observé des modifications cérébrales physiques irréversibles induites par le stress chez les nourrissons. Dans les cultures occidentales, les enfants sont encouragés à devenir indépendants et à se débrouiller seuls aussi rapidement que possible. Or, bien souvent, ils n'ont pas les ressources physiques et émotionnelles pour faire face à bon nombre des situations auxquelles on les confronte. Dans d'autres cultures, les enfants sont encouragés à demander aux adultes le contact physique et le soutien émotionnel dont ils ont besoin. Ils sont en contact physique avec d'autres personnes pendant la majeure partie du temps. Ils dorment en contact avec leurs parents. Nous observons actuellement dans nos sociétés une importante augmentation des névroses, obsessions et phobies, troubles qui sont rares dans les cultures traditionnelles. Ces troubles de sont pas toujours dus aux stress vécus dans la petite enfance, mais ces derniers jouent certainement un rôle important.

M Commons. Harvard Medical School. Health and Science, 1998.

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